Fisker dans l’impasse

Les difficultés s’accumulent pour le constructeur californien.

Alexis Braillon

Dans un secteur des véhicules électriques à la fois très concurrentiel et dynamique, Fisker se retrouve en grandes difficultés. La société californienne, fondée par le designer danois Henrik Fisker, est confrontée à une crise qui pourrait bien sonner le glas de ses ambitions.

Fisker Ocean © Fisker

En effet, Fisker a averti ses employés que des licenciements massifs étaient imminents et que l’entreprise pourrait se déclarer en faillite dans un délai très court.

L’action de Fisker a chuté de 96 % cette année, une dégringolade attribuée à d’importantes difficultés financières et à des problèmes récurrents avec son modèle phare, l’Ocean. Ce SUV électrique, autrefois prometteur et comparé favorablement au Tesla Model Y sur le papier, a souffert de bugs sérieux lors de tests récents.

Récemment, la Bourse de New York (NYSE) a annoncé vouloir suspendre la cotation des actions de Fisker, suite à la défection d’un repreneur. Le NYSE a déclaré dans un communiqué que les actions Fisker n’étaient « plus adaptées à la cotation » en raison de niveaux de prix « anormalement bas ».

En outre, Fisker doit faire face à une vague de réclamations financières puisque 40 000 clients ont annulé leur réservation pour l’Ocean, ce qui représente près de 60 % des pré-commandes enregistrées depuis novembre 2019.

Licenciements inévitables

Le nouvel administrateur chargé de la restructuration chez Fisker a informé l’ensemble des employés que des « licenciements massifs » auront probablement lieu dès cet été, à partir du 28 juin 2024. La société a également prévu de fermer ses bureaux et son usine, une décision qui a été communiquée aux employés conformément à la loi californienne sur les notifications de licenciement.

Fisker n’a pas cessé d’explorer toutes les options possibles pour se maintenir à flot, y compris la vente de la société. Henrik Fisker a révélé que des discussions étaient en cours avec quatre constructeurs pour une possible reprise, mais les résultats de ces pourparlers restent incertains. Il y a peu, la marque avait également envisagé un soutien de la part de Nissan, mais les négociations n’ont pas abouti.

Un document financier du 23 avril a explicité la situation périlleuse de l’entreprise : si Fisker ne parvient pas à obtenir un allègement de sa dette ou des injections de capitaux supplémentaires de la part de ses investisseurs dans les 30 jours, la faillite sera inévitable.